Le bulletin n° 33 / 2012


 

 

 

Compléments aux articles parus dans le bulletin 33/3012

 


 

 

L'église de Mornac : une fresque disparue

 

    La reproduction présentée sur la couverture du présent bulletin est la photo de ce qui restait d’une fresque peinte dans le chœur de l’église de Mornac.
    D’un rouge brun, couchée sur un enduit de chaux, elle fut découverte lors des fouilles de 1953 et pourrait avoir une origine romane. Cette fresque a été patiemment mise au jour par Mme Catherine Blum, tisserande à Mornac qui à l’époque en avait fait un calque (photo ci-contre). Elle représente sans doute une « fuite en Egypte », mais d’autres pensent à une représentation équestre de l’empereur Constantin ou de Saint Martin.
    Il est inutile au visiteur de chercher ce fragment de fresque, elle a malheureusement disparu ; sablée pendant les travaux de restauration de l’abside en 1981.
    D’autres peintures sont encore visibles, notamment une litre funéraire du XVIIè siècle et les traits d’un « Christ en gloire » dessiné sur le fond de l’abside en cul de four. Peut être en reparlerons nous dans un prochain bulletin. Nous voudrions remercier ici Mme Catherine Blum et M Roger Roux, tous deux de Mornac, de nous avoir autorisés à publier la photo de ce calque réalisé il y a près de…60 ans.

                                                                  Roger Chotard


 

Le naufrage de la Méduse

 

1ère partie : Documents concernant Adolphe Viaud

 

mousse sur la Méduse en 1816 et oncle de Pierre Loti 

 

 Généalogie succincte de la famille Viaud-Loti

 

2ème partie : reproduction de la lettre de Thomas Clanet

 

3ème partie : un document peu connu sur le naufrage de la Méduse.

 

 

 

Jean-Louis Viaud sergent-major d’artillerie de marine, né à Rochefort-sur-Mer le 7 septembre 1776, décédé le 7 novembre 1805, du typhus, à l’hôpital de Ferreol à Tarifa (Espagne), après la bataille de Trafalgar (7 octobre 1805).

Il était le fils de Jean Viaud, aubergiste à Rochefort, né à Lavau-sur-Loire (44) le 16 novembre 1740 et de Marie Anne Peneaud, née à Loire-les-Marais (canton de Rochefort) vers 1734, décédée à Rochefort le 29 mars 1785 à 51 ans.

Jean-Louis Viaud s'est Marié à Rochefort le 17 avril 1798 avec Marie Anne Morillon, née et décédée à Rochefort 27 janvier 1778 - 2 décembre 1858. Fille de Louis (v. 1727 - 1785), maître tailleur et Marie Martin (v. 1739 - 1796). Pierre Loti l’avait surnommée la grand-mère aux chansons.

 

De cette union sont issus :

1. Jean-Louis, Adolphe Viaud le mousse de la Méduse, né à Rochefort le 30 thermidor An XI (16 août 1803), décédé à Dakar à l’hôpital du Cap Vert, des fièvres, en 1816. Voir son acte de naissance en bas de page.

2. Jean, Théodore Viaud receveur municipal à la mairie de Rochefort, né et mort à Rochefort le 26 septembre 1804 / 8 juin 1870.

Marié à St Pierre d’Oléron le 26 août 1830 avec Marie-Anne, Nadine Texier née et morte à Rochefort le 1er novembre 1810 / 12 novembre 1896. Fille de Philippe Jean-Marie  dit Henri (1784 - 1817) et Marie Anne Jeanne Renaudin (1785 - 1868), petite nièce de l’amiral commandant Le Vengeur.

 

De cette union sont issus :

1. Marie, Aline, Nadine Viaud née à Rochefort le 12 juin 1831, décédée à Fouras (17) le 21 septembre 1908.

Mariée à Rochefort le 25 août 1864 avec Pierre, Armand Bon percepteur, né à Limoges le 21 décembre 1831, décédé à Fouras le 11 juillet 1916.

Dont est née une fille : Marie, Caroline, Nadine Bon dite Ninet ou Ninette, née à Rochefort le 11 juillet 1865, décédée à Fontenay aux Roses (92) le 29 février 1938. Mariée à Marennes le 4 avril 1885 avec Gustave, Léon, Paul, Duvignau né à Paris (11è) le 5 janvier 1858, décédé à Saint Louis du Sénégal le 14 octobre 1819, percepteur puis trésorier payeur général. Dont 3 enfants.

2. Louis, Gustave Viaud chirurgien de marine, né à Rochefort le 25 avril 1836, décédée à bord de l’Alphée le 10 mars 1865 dans le Golfe du Bengale. Célibataire.

3. Louis, Marie, Julien Viaud officier de marine, romancier et académicien, connu sous le pseudonyme de Pierre Loti, né à Rochefort le 14 janvier 1850, décédé à Hendaye (64) le 10 juin 1923, dans sa villa Bakhar Etchea. Inhumé dans le jardin de la maison des Aïeuls à Saint-Pierre d’Oléron.

Marié à Bordeaux le 20 octobre 1886 avec Jeanne, Amélie, Blanche Franc de Ferrière, née à Pomport (24) le 21 août 1859 et décédée au Bertranet à Lamonzie St Martin (24) le 9 avril 1940.

 

De cette union sont issus deux fils légitimes :

1. Un garçon (Samuel ?) né sans vie le 4 mai 1887 à Rochefort (son acte de décès figure au bas de la page)

2. Samuel Viaud né le 17 mars 1889 à Rochefort où il est décédé le 2 mai 1970. Il y avait épousé, le 19 mai 1920 Elsie Charlier (1898 – 1980), fille de l’amiral et préfet maritime de Rochefort. Dont sont issus:

        - Pierre Pierre-Loti-Viaud (1921-1993)

        - Samuel, Jacques Pierre-Loti-Viaud

 

 

 

 

Acte de naissance de Jean Louis Adolphe Viaud
Acte de naissance de Jean Louis Adolphe Viaud

Samuel, premier fils décédé de Pierre Loti

L’extrait suivant, décrit la douleur de Loti constatant le décès de son premier fils.

 

« Il (Pierre Loti) fut tiré de cet état en mai 1887, car, tout juste sept mois après son mariage, Blanche tomba dans l'escalier très raide de la vieille demeure et fit une fausse couche. Loti, prévenu au bureau de la marine, revint en toute hâte, fou d'inquiétude. Le bébé était un garçon ; il vivait à peine, mais languit quelques jours. Loti n'avait pas le courage de regarder la pauvre petite chose. Sa mère finit par l'en persuader : « Oh ! Je n'oublierai jamais ce moment d'impression inexprimable, quand je l'ai regardé pour la première fois, ce petit enfant... Je ne voulais pas le voir, ayant peur, peur de quelque petit être informe et horrible... Je tournai les yeux lentement, un regard de côté, à la dérobée — comme sur un cadavre qui effraie... Et quel étonnement et quelle angoisse déchirante : voir cette petite tête déjà formée, déjà vivante, qui se tournait, cette petite bouche qui s'ouvrait avec un effort pour essayer de respirer, de vivre... C'était mon image, ce petit enfant, une réduction de moi-même, une ressemblance presque effrayante... Et il allait mourir, rien à faire, rien à essayer pour lui ; rien qu'à le regarder finir... Quel mystère profond !... Cette petite ébauche de moi-même, qui aurait eu mes pensées, mes troubles, mes angoisses... et qui s'en retournait dans la poussière, tout de suite — dans la poussière éternelle... »

A son image : pour Loti, cette perte était intolérable. Son journal exsude le chagrin. Blanche est à peine mentionnée, dans son lit au premier étage, à demi morte elle-même après un terrible accouchement qui avait été très mal traité par le vieux médecin de la famille. Elle eut une fièvre puerpérale, généralement fatale à cette époque, et parvint tout juste à survivre, plus fragile que jamais, la vue et l'ouïe affectées, et amèrement déçue d'avoir trompé l'espoir de son mari, qui désirait si ardemment un héritier. De ce moment date la surdité qui allait empirer de façon si tragique et l'éloigner de lui encore davantage.

La nuit que le bébé mourut, Loti l'emporta dans la pièce turque, où il s'abandonna à son chagrin : « Le soir, je l'ai emporté avec moi dans la chambre turque, couché comme un petit prince d'Orient sur des broderies d'or, entouré de fleurs... Il avait son petit sourire de tranquille mystère, et à était joli comme une délicieuse poupée de cire... J'ai dit à Thémèze qui arrivait Venez voir mon fils. » Il avait insisté pour qu'on nomme l'enfant Samuel, sans doute en souvenir d'un ancêtre huguenot, mais peut-être aussi à cause de son ami le marin Samuel Greusiller, que Blanche ne connaissait pas plus que le reste de la famille. C'est ce même Samuel dont il avait broyé la main le jour du mariage ; et maintenant, peut-être qu'il offrait une autre preuve de son affection pour le marin mystérieux. Cela prouvait aussi son indifférence à l'égard de n'importe quel nom choisi par Blanche. C'est qu'il considérait l'enfant comme le sien — tout à lui —une part de lui-même déjà retournée à la poussière.

Pendant cinq jours navrants, le bébé resta couché dans la chambre turque, près du portrait d'Aziyadé, et la famille, si rarement invitée à pénétrer dans ce sanctuaire du souvenir, fut enfin admise à venir pleurer. Selon la coutume affreuse de l'époque, des photographes ne cessaient de prendre d'innombrables photos du petit cadavre recroquevillé, et, le dernier après-midi, on fit un moulage d'un pied minuscule... « Il faut se hâter, c'est l'heure de le mettre dans son cercueil... Je le couche moi-même dans cette boîte de chêne, avec des fleurs, puis je l'embrasse et on visse le couvercle sur lui... A six heures on emporte mon petit enfant au cimetière — dans la tombe de mon père qu'on a fait ouvrir... »

 

Source : Pierre Loti, de Lesley Blanch (1983), traduit de l’anglais et publié aux Editions Seghers en 1986. (p 174 …)

 

Acte de décès du premier enfant de Pierre Loti. Cliquer sur l'acte pour l'agrandir
Acte de décès du premier enfant de Pierre Loti. Cliquer sur l'acte pour l'agrandir

En 2012 est paru le Tome III du Journal de Loti dont nous extrayons les p 46 à 51, avec l'autorisation des auteurs.


 

Le naufrage de la Méduse
 

2ème partie : reproduction de la lettre de Thomas Clanet, écrite à Dakar le 28 juillet 1816 et relatant le naufrage de la Méduse.

On peut télécharger les 4 pages de la lettre.

La transcription intégrale de la lettre est publiée dans le bulletin 33/2012

 


Document original, collection privée, tous droits de reproduction réservés.
Document original, collection privée, tous droits de reproduction réservés.
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Acte de naissance de Thomas Clanet à Saintes le 4 avril 1781
Acte de naissance de Thomas Clanet à Saintes le 4 avril 1781
Acte de mariage de Thomas Clanet à Rochefort le 3 ventôse An 11
Acte de mariage de Thomas Clanet à Rochefort le 3 ventôse An 11
Acte de décès de Thomas Clanet à Saintes le 4 mai 1857
Acte de décès de Thomas Clanet à Saintes le 4 mai 1857

3ème partie : un document peu connu sur le naufrage de la Méduse :

Le naufrage de La Méduse en 1816 relaté par Charles Marie Brédif à sa sœur Arétès. 

Ce témoignage a été publié en février 2016 sur le site :

 

http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2832