L'octroi de Pontaillac

par Francis Collin

L’octroi était une taxe, perçue sur les objets et les denrées à l’entrée des villes, qui remonte au XIIe siècle. À chaque entrée de la ville, le receveur du bureau de l’octroi contrôlait les véhicules à la manière d’un douanier.

 

Le bureau de l’octroi pouvait être une simple guérite, une cabane ou un pavillon selon son importance administrative.

 

Le 1er octroi de Royan a été créé en 1808. En 1822, c’était la principale source de revenu de la ville (Guy Binot, Histoire de Royan et de la presqu’île d’Arvert, 1994).

 

Très impopulaire, l’octroi fut définitivement aboli en juillet 1943.

 

À la fin du XIXe siècle, il y avait 7 bureaux d’octroi à Royan. Le plus connu subsiste encore au n° 122 de la rue Paul Doumer (une plaque est apposée sur sa façade). Les autres se trouvaient à l’abattoir (face au Carel), à la gare (1ère guérite en 1884), avenue Maryse Bastié, Boulevard Frédéric Garnier et au port (Bureau principal).

 

En 1894, la municipalité de Royan décide d’en créer un nouveau, à l’entrée de Pontaillac, suite au classement du chemin venant de Saint-Palais en chemin de grande communication (futur Bd de la Côte de Beauté) et en prévison de la mise en service du tramway (1897).

 

Aucun plan du bureau d’octroi n’a été conservé aux Archives Départementales, sauf sa description. Le dossier a été établi par le cabinet de l’architecte de la ville, Marc Roberti. Celui qui a fait les plans d’agrandissement du Logis de Vaux à la même époque (Voir le Logis p 93).

 

Le bureau de l’octroi a été construit entre la rive gauche du rivaud (qui sépare Royan de Vaux) et le Nouvel Hôtel de la Plage. Ce bâtiment en forme de chalet, comprenait 4 pièces au rez-de-chaussée, un sous-sol, deux cheminées, une au sous-sol, l’autre en marbre dans une des chambres, et un WC. La toiture était en tuiles mécaniques.

 

Son prix de revient, y compris les honoraires de l’architecte, s’est élevé à 8 380 Francs.

 

Le bureau de l’octroi, à côté du Nouvel Hôtel de la Plage construit en 1912
L’octroi est un élégant petit chalet situé au bord du chemin venant de Vaux.
(Coll. Gérard Moine)

Le nouvel Hôtel de la Plage vers 1927 (coll. Bonne Anse)

 

Cette carte postale est très intéressante. Par rapport à celle de 1912, on voit qu’un réseau électrique a été installé à Pontaillac.

 

Nous sommes donc vers 1927. L’hôtel a été allongé en direction de Vaux. Cet agrandissement occupe l’emplacement du bureau d’octroi qui a été supprimé, comme l’indique la pancarte apposée sur la grille de la villa des Ombrées, à gauche.

 

Un témoignage oral confirme que dans les années 1920, il y avait à cet endroit une cabane faisant office d’octroi. Aujourd’hui, l’hôtel de la plage est devenu la Résidence de la plage et d’Angleterre.

 

 

 

Le recensement de 1926, indique la présence de trois employés des octrois de Royan demeurant dans le quartier du Chay à deux pas de Pontaillac.

 

époque charnière, avant leur départ vers un autre bureau d’octroi, comme celui du port, assez proche ?

 

Ci-dessous, deux dessins de bureaux d’octroi de Royan. Ces dessins d’architecte datent de 1896.

 

Le bureau du Boulevard Frédéric Garnier, le long la plage de la Grande Conche à Royan, contrôlait les marchandises venant de Saint-Georges de Didonne.

 

Celui du port de Royan, contrôlait les marchandises débarquées, et centralisait les données des différents bureaux de la ville.

 

Bureau Bd Frédéric Garnier

Bureau du port de Royan


Aujourd’hui, le Nouvel hôtel de la plage est devenu la Résidence de la plage et d’Angleterre.

( le bureau d’octroi était à la place de la tour d’angle, où se trouve le glacier Lopez)