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Le gua

 

Séparation de l’église et de l’état

 

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 Par Nicole LEBIGRE

 

 Le 9 décembre 1905 le député socialiste Aristide Briand (43 ans) fait voter la loi concernant la séparation des Églises et de L’État.

 

La loi s’applique aux quatre confessions alors représentées en France. Le catholicisme, les protestants luthériens, les protestants calvinistes, et les israélites.

 

La nouvelle loi met fin au Concordat Napoléonien de 1801 qui régissait les rapports entre le gouvernement Français et l’église catholique. Elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes.

 

 

 

Sur le plan financier, la loi a deux conséquences majeures : les ministres des cultes ne sont plus rémunérés par L’État, les biens détenus précédemment par les Églises deviennent la propriété de L’État.

 

Pour les Églises, l’opération va s’avérer plutôt profitable (mais on ne s’en apercevra que bien plus tard) ; les églises ne vont plus avoir à leur charge l’entretien très coûteux des édifices religieux, elles ne devront plus assurer que l’entretien courant de ces édifices.

 

                       

 

C’est le 1er septembre 1905 qu’est fait l’inventaire des objets mobiliers de l’église de Le Gua.

 

On y trouve quatre autels, quatorze statues, deux anges Lucifers (volés en novembre 1997), calice et Patène (conservés au trésor de la cathédrale de Saintes), soit un total de 67 objets répertoriés, l’inventaire est signé : Ledanois, A Maillet, Reine, et autres (illisibles).

 

Mais le rapport fait par l’agent des domaines (sans doute au moment de venir vider l’église) est très intéressant :

 

                        Le 13 février 1906 le sous-inspecteur des douaniers, Mr Sarrazin, s’est présenté à 1 h du soir à la porte de l’église du Gua pour y inventorier les objets mobiliers appartenant à cette église. Après avoir écouté l’énergique protestation que lui a lue Mr le Curé, protestation signée par les fabriciens et par de nombreux paroissiens, il a été reçu dans l’Église sous les huées de deux cents fidèles. Un instant déconcerté, il allait partir avec promesse de revenir flanqué des gendarmes. Il s’est repris et a fait son inventaire. Les fidèles présents étaient très surexcités.

 

 

 

Dans de nombreuses villes, cela c’est très mal passé, entrainant des violences avec la gendarmerie comme à Sablonceaux.

 

 

 

Remerciement à Madame Liliane DEGRIS pour la photocopie des documents.